C'est! Pas! Par! Là! C'est! Par! Ici!

Puisque le soleil de la mi-mai inondait Paris, les quais, les jardins, les rues étaient pleins. Il était dur de flâner, comme le voulait le mythe parisien, sans étouffer parmi les passants, sans se faire piétiner. Les peloues du parc se transformaient en un tapis humain, les enfants criaient autour du bassin en poussant dans l'eau des petits bateaux de bois qui sombraient à la moindre vague. On aurait dit qu'un rendez-vous s'était fixé pour le tout-paris, cet après-midi là. Ce n'était pas spécialement désagréable, d'ailleurs. De toute façon, c'était otujours mieux que de rester cloitré chez soi. Pour Maxine, en plus, ça devenait de plus en plus insupportable, de traîner chez elle. Elle y était quasiment toujours seule, si c'était chez son père, et toujours trop entourée de cris et d'enfants souvent fatiguants, si c'était chez sa mère.
Ici, sur les pelouses, elle était sûre de ne pas pouvoir hurler sur un gamin qui lui lançait de l'eau. Et puis la mère aurait peut-être plus d'autorité que la sienne, qui, depuis la naissance des jumeaux, était menée à la baguette par ses enfants.
L'absurdité de La Cantatrice Chauve, dont elle avait vu la représentation la veille au soir, et qu'elle lisait du coup ce jour-là, allongée sur le dos, sur l'herbe, la faisait hoqueter de rire parfois, froncer les sourcils à d'autres moments, parce qu'elle s'embrouillait. Ne comprenait plus de quel Bobby Watson on parlait, mais s'en foutait un peu, finalement, ce n'était pas le fond de la pièce. Y'avait-il un fond, à cette pièce, d'ailleurs? En lisant, elle se remémorait certaines scènes qui avaient été jouée devant elle, la veille, ce qui lui valait quelques sourires auxquels personne ne comprenait rien.

Eloi trottait tranquillement d'un air satisfait sur les pelouses du Luxembourg. Il était vêtu d'un treillis militaire sur lequel il avait écrit 'Un homme et une balle qui se rencontrent, c'est une coïncidence', et fumait deux cigarettes à la fois, dont une éteinte, car 'on ne sait jamais'. Il venait de sortir de cours...Non. En fait, il y avait trois mois qu'il n'était pas allé en cours et s'en portait d'autant mieux. Il y avait aussi une semaine qu'il n'habitait plus chez lui, et malgré la satisfaction personnelle qu'il ressentait à voleter de logis de filles a logis de filles, il commençait a ressentir des remords. Parce qu'a côté, Coline, sa sœur jumelle, allait au lycée, et vivait à la maison, et n'avait pas de copain. Il se demandait si, vraiment, ça la gênait. Après tout, Coline, c'était une rêveuse qui traçait sa propre voie, intelligente et passive au niveau de la politique. Il fallait la bouger, la petite. La politique, c'est un choix, certes, on peut peut être s'en passer, quoique ce soit peu concevable dans l'esprit d'Eloi. Mais l'amour? A dix huit ans, c'est la fête, le bonheur, les sourires et les bisous derrière les buissons du parc Montsouris! Paris était une ville qui amenait à l'amour. Et sa sœur, elle, non, elle préférait aller en cours en pleine révolution et faire ses devoirs au lieu de faire des bisous.

Humpf. Décidément, ils n'habitaient pas sur la même planète. Je retourne la chercher à la maison et l'embarque dans la débauche? Il sorti son dé. Pair, je la laisse mariner dans son jus d'embêtements scolaire, impair je retourne à la maison, et je la fait sourire, un peu la petite. Le petit cube fit trois tour sur lui-même et s'arrêta sur trois. Merde. Bon. Ca comptait pas, il allait le relancer.

Quand le pompier vint vérifier s'il 'ny avait pas un incendie, par hasard, chez les Smith, Maxine pose son livre sur sa gorge pour reposer ses bras qui étaient levés afin qu'elle puisse lire, depuis dix bonnes minutes. Ce qui fait beaucoup, croyez moi, j'ai fait l'arbre immobile pendant trois minutes et c'est déjà énorme. Elle ferma les yeux un instant, profitant du soleil qui caressait la peau, et les ourvrit pour cambrer la tête en arrière, sur la pelouse. De cette manière, elle voyait le monde - enfin le parc - à l'envers, c'et ça avait quelque chose d'assez marrant. Quite à être dans l'absurde, autant y aller à fond.
Elle vit alors un gros dé en bakélite rouler dans l'herbe, et une main le ramasser. Et de toute évidence, c'était une main de garçon. Pensant découvrir, si elle se penchait un peu plus, un plateau de jeu, Maxine alla jusqu'à se faire mal à la nuque. Décidant qu'elle avait eu sa propre dose d'absurdité pour un petit moment, la jeune femme se retourna sur le ventre pour distinguer la tête et le jeu du jeune homme. Ce faisant, elle fit tomber son livre, perdit la page, corna la couverture sous son poids et eut la quasi-certitude d'entendre une page se déchirer.

Oh bordel, putain, merde mais c'est pas vrai d'être conne à ce point!

Eloi tourna la tête en entendant Maxine raller, réalisant qu'il y avait manifestement quelqu'un qui galérait encore plus que lui. Il tourna les yeux vers le charmant bout de femme qu'était Maxine, et sourit. Elle venait manifestement, en voulant simplement se tourner, de corner son livre, perdre sa page et en déchirer une autre. Que d'aventures! Il remit son petit dé dans sa poche, remettant ses décisions d'homme de la famille à plus tard, et s'approcha de l'étudiante, lui tendant la main pour l'aider à se relever. Une fois qu'elle eut levé le buste, il attrapa le bouquin qu'elle lisait avant de se mettre à faire des acrobaties: La Cantatrice Chauve, Ionesco. Cette pièce était géniale. Il eut un sourire en coin, se frottant les mains car il avait mit de la terre dessus en ramassant son dé.

-T'inquiète pas, les livres, c'est encore meilleur quand ils ont vécu. Les plus beaux, c'est les véritables blessés de guerre!

Dit-il en passant la paume de sa main sur la couverture, la nettoyant et la caressant en même temps.

Maxine toisa la main d'Eloi avant de la saisir et de le laisser la relever. Une fois debout, elle remercia le jeune homme, récupéra son bouquin, et sans le vouloir, son regard glissa sur le sol. Non, aucun plateau de jeu dans l'herbe. Elle fronça les sourcils en un sourire, ne comprenant pas tout à fait. Mais laissa vite tomber.
Elle passa sa main derrière sa nuque encore douloureuse, frôla du pouce les quelques points de suture, derrière son oreille, datant de presque un an. Encore plus douloureux. Mais l'ignora.

Oui, enfin là, c'est un peu ennuyeux de passer de la page 34 à la page 37. Enfin, j'imagine que je ferai avec.

En un sourire, Maxine épousseta l'arrière de sa robe blanche du mieux qu'elle put, pour éviter que le tissu vire au vert, au marron.

Eloi fronça les sourcils en apercevant les petits points au dessus de l'oreille de la jeune femme. Les points de suture, chez lui, ça voulait dire manifestations. Lui-même en avait plein sur le corps. Les CRS n'étaient pas tendres. Mais elle, elle ne devait pas être une manifestante. Elle ne collait pas à l'image. Elle avait quelque chose de trop doux, de trop ailleurs.

-Non, pas vraiment, je te rappelle que tu lis du Ionesco. C'est pas comme si tu risquai de rater un élément essentiel de l'action. Eloi Maddon.

Dit-il en tendant la main tout d'un coup, et très brusquement. Il n'aimait pas parler à quelqu'un sans savoir son prénom et son nom. Il adorait jouer avec les noms, coller une étiquette au personnes en fonction de leurs identités. Ce n'était pas des préjugés, non, c'était un jeu. Eloi était l'image parfait d'un enfant adulte. Les mots lui coulaient sur le palais.

Maxine eut un peu du mal à suivre le flot de paroles déversées par le jeune homme, mais fit comme elle put. Avec un instant de retard, elle sourit, acquiesça à la remarque d'Eloi et finit par lui serrer la main qu'elle venait tout juste de lâcher. Elle-même avait du mal à se présenter comme ça, à n'importe qui. Mais l'époque n'était pas encore à Facebook, Internet, et même pas au minitel, donc on avait généralement pas peur d'être pisté à la trace en donnant nom et prénom.

Euh oui... Maxine Verdun. Je... t'ai vu lancer un dé, en fait, je me demandais ce que tu faisais.

Elle eut l'impression étrange de ne pas pourvoir cerner Eloi. Physiquement, il faisait assez jeune, il devait avoir son âge, mais pas plus. Mais à la manière dont il parlait, il aurait très bien pu avoir trente ans. Ou douze. En un sourire, Maxine rajusta la manche de son gilet sur son épaule. La chaleur devenait de plus en plus persistante, et c'était réellement dur pour la jeune femme qui n'osait toujours pas découvrir ses bras, à cause de la balafre qui descendait tout du long de son bras gauche. Ave le gilet, au moins, personne ne le verrait. Mais elle n'avait toujours pas trouvé la solution pour l'été.

Le visage d'Eloi s'éclaira soudainement d'un sourire ravi en sortant le dudit dé de sa poche, et le faisant tourner entre son pouce et son index. Il n'avait plus très envie de jouer avec le nom de la jeune femme, maintenant qu'il savait qu'elle s'appelait Verdun. Elle avait dû en prendre plein la figure à l'école, déjà, et en fait, depuis qu'elle était toute petite. D'ailleurs, pourquoi ses parents n'avaient-ils pas changé de nom?

-Ouiii. C'est MON dé.

Dit-il comme un gosse. Ce qu'il était, d'ailleurs. Quand on aime jouer, c'est qu'on ne peut pas être quelque chose d'autre. Quelques années plus tard, le cap ou pas cap serait officialisé par Jeux d'Enfants, mais pour l'instant, officieusement, c'était lui qui le pratiquait dans la rue.

-Et alors, Max, tes parents sont pétainistes ou les procédures pour changer de nom étaient trop compliquées?

Demanda-t-il, sans méchanceté aucune.

Max. Les gens l'appelaient rarement Max. Et encore moins les gens qu'elle venait de rencontrer, sur une pelouse du Luxembourg, alors qu'elle venait de se ridiculiser. Non, décidément, il n'avait rien d'un mec de trente ans. Plus jeune qu'elle, probablement, avec son dé si cher à son coeur. Il était franchement trop mignon. Haussant les épaules, Maxine fit une grimace de bouche signe quelle ne savait pas.

Ils ne m'aimaient pas, alors ils ont décidé de tout faire pour que j'en bave, tout au long de ma vie.

Sortit-elle comme elle aurait très bien pu dire la vérité. Elle haussa les sourcils, hallucinée par autant de bêtise, et eut un rire/soupir. C'était vrai qu'en y repensant, même si elle avait trois frères et soeurs, elle était la seule à s'appeler Verdun. La chanceuse...

Eloi se tordit la bouche étrangement en entendant la réponse de Maxine, sans vraiment savoir si elle était sérieuse, ou si elle-même se mettait à jouer. Tout ça lui faisait penser à la relation Jessica/Hugo dans les Mains Sales, de Jean-Paul Sartre. Et d'ailleurs, ça lui plaisait. La jeune femme, en face de lui, était tout simplement superbe. Mais il plissa les yeux, et devint Hugo face à Jessica. Car à choisir chez lui, l'important était de jouer et de se faire des amis. Les relations avec les femmes, bien entendu, il adorait ça. Les femmes d'ailleurs, simplement, étaient ses déesses, il faisait n'importe quoi pour faire plaisir à celle qu'il aimait, et il tombait amoureux comme on tombait d'une chaise. Mais c'était un jeu. Un jeu dangereux. Car en effet, cet enfant follement amoureux, cliché typique de l'homme parfait, en étant cet homme parfait, il en avait pris plein la gueule, s'était fait maltraiter par les deux seules filles avec qui il avait cru passer sa vie. Donc, les femmes, même s'il les aimait, il ne faisait plus que les utiliser. S'ouvrir, c'était fini fini. Max-la-Belle serait sa soeur-alter ego.

-Ah bon. C'est ennuyeux, ça. Tu joues à être sérieuse, ou tu es sérieuse?

Dit-il d'un air circonspect. Il se passa la main dans les cheveux.

-Si ça peut te rassurer, moi aussi je suis maudit: j'ai une sœur jumelle et des parents!

A la vérité, il ne pensait pas ça. Il jouait. Mon dieu, que c'était embrouillant cette histoire de jeu! Il s'y perdait lui-même. Et si il s'appelait autrement? En fait, c'est chiant, comme prénom, Eloi. Et puis, c'était pas comme Maxine, c'était possible de raccourcir son nom à elle, Max, c'était cool. Devait-il se faire appeler 'Loi? C'est ridicule. Un révolutionnaire au nom symbole de règles. Il eut un petit rire de mec qui parle d'un truc sérieux mais qui ne peut s'empêcher de penser à un truc drôle et de se marrer.

Maxine plongea ses yeux dans ceux d'Eloi qui, étrangement, avaient changé. Un peu. Quelque chose en plus, ou en moins. Elle eut un de ses sourires énigmatiques dont elle savait si bien user, décidant d'ignorer la question du jeune homme. Quand l'opportunité de jouer quelqu'un, ou mieux, jouer avec quelqu'un, lui était donnée, Maxine savait la saisir. Elle ne laissait pas passer une chance comme ça.
Ecoutant Eloi débiter ses bêtises dont elle n'était pas sûre de l'authenticité, elle haussa les sourcils, sourire aux lèvres, l'air ravi mais un peu blasé.

C'est asolument horrible mais je pense faire mieux. J'ai trois papas, et une maman.

Elle passa sous silence l'existence des jumeaux et du petit qu'elle aurait effectivement bien aimé oublier, de temps en temps. Repensa au dé, dont la fonction lui était encore inconnue, et plongea sans permission sa main dans la poche du treillis du jeune homme pour en extraire le petit objet. Elle le toisa un instant et reposta son regard dans celui d'Eloi, joueuse.

Eloi souleva ses sourcils en accent circonflexe. Il allait sortir l'argument de la petite sœur trop relou qui viens faire des guillis à six heures du matin parce qu'elle s'est réveillée après un cauchemar, mais il se tut en entendant la réponse de Maxine, et en se rendant compte en plus qu'il se sentait lâche de ne jamais être à la maison pour être avec sa petite sœur, pour qu'elle ne soit pas seule, pour qu'elle soit entourée de ses frères et sœurs, et aimée, et complice. Finalement, qu'il n'était pas assez proche de ses deux sœurs. Il se sentit un besoin de protéger les deux petites femmes de sa vie. Ou d'embrasser quelqu'un. Oui, embrasser quelqu'un. Sauf qu'il ne pouvait pas tout d'un coup embrasser Maxine sans préavis: ça gâcherait le jeu, ça foutrait en l'air le début de n'importe quoi qui se créait entre Maxine et lui. Et ça, il donnerait pas mal de choses pour l'empêcher. Il se mit à sautiller en cherchant un truc à répondre, ou une raison pour laquelle on pourrait avoir trois papas et une maman. Mais finalement, il n'en trouva aucune. Alors, il leva les mains en l'air, comme s'il était mis en joue sans vraiment savoir pourquoi, et tenta d'improviser.

-Je...Ta maman a fait...Pleins de choses... Avec trois garçons, donc tes trois papas, et...Elle a été enceinte de triplés, et personne ne sait qui est l'enfant de qui, alors tu as trois papas et une maman...?

La solution paraissait très peu probable, mais bon, à la base, avoir trois papas semblait aussi peu probable. Et puis, quelque part, c'était un jeu, donc pourquoi se priver d'idioties ou d'hypothèse? Oh, caca, les hypothèses. Ça lui rappelait ses cours de biologie de seconde. Loin de lui l'idée de revivre ça. Il est vrai que Maxine était bien loin de madame Silémont, la vieille prof dégueulasse qui lui bavait dessus quand elle l'engueulait, et qui portait des jupes immensément longues, et heureusement, car vu l'état poilu à l'extrême de ses aisselles, il valait mieux.

Maxine baissa la tête en riant. Jamais auparavant, quand elle avait exposé la composition étrange de sa famille, on n'avait tenté d'expliquer les choses de cette manière là. Mais c'était 1968, le début de la révolution étudiante et sexuelle, alors bon, pourquoi pas? Se priver de conneries aurait été stupide. Et se priver d'un jeune homme comme Eloi, certainement encore plus bête. Hochant la tête sur le côté, tordant sa bouche d'un air pragmatique, Maxine finit par répondre:

Non, ben non. C'aurait été possible, mais dans ce cas-là, on aurait attribué un enfant à chaque papa, et je n'aurai eu qu'un papa et qu'une maman. Non, non, c'est bien plus simple que ça.

Fit-elle, n'exposant pas la solution de l'énigme quétait devenue sa situation familiale, pour laisser le jeune homme deviner. Faisant rouler le dé dans sa paume, elle finit par le faire tomber par terre. Regarda le petit objet blanc, tache sur le vert parfait. Et le laissa là.

Eloi, qui était à court d'idées impliquant l'inceste, laissa Maxine parler, espérant qu'elle lui donne la solution. C'était complètement stupide, finalement, de se passionner à ce point de l'histoire de cette jeune femme qu'il ne connaissait pas, et qui était plus vieille que lui, forcement, mais Eloi était homme à prendre tout ce qui se présentait, et s'intéresser aux autres. C'était, sans doute, ce qui faisait une bonne partie de son charme. Il savait tout plein de choses inintéressantes. Il regarda la jeune femme jouer avec son dé, et finalement le faire tomber à terre.

-Ben, hé! Faut pas s'embêter. Tu lui as posé une question, au moins?

Il attrapa religieusement le petit objet cubique à terre et l'enfourna dans la poche de son treillis, avant de sautiller sur place, gamin. Il voulait la solution de l'énigme, et il l'aurait, quoiqu'il doive faire pour ça.

-Bon, alors. Les trois papas.

Dit-il comme un directeur d'entreprise parlait à sa secrétaire d'un rendez vous à prendre.

Maxine haussa un sourcil interrogateur lorsqu'Eloi parla de son dé comme d'un petit enfant, et le regarda le remattre dans sa poche avec une seule envie, celle d'y replonger la main sans permission et de jouer à nouveau avec le petit objet de bakélite. Un sourire tira un coin de sa bouche, lorsque le jeune homme décida d'être à nouveau sérieux. Visiblement, l'histoire des trois papas de son interloutrice le perturbait, et Maxine trouvait ça franchement drôle qu'il puisse autant s'y intéresser quand elle-même n'avait jamais cherché à comprendre ce qui était passé par la tête de ses parents. Elle s'était plus posé de questions à propos de son patronyme qu'à propos de cette famille étrangement composée.
Elle fit volte face, écarta les bras en croix pour jouer à la funambule, dans l'herbe, le temps de trois pas, avant de tourner à nouveau la tête, vers Eloi:

Tu ne trouveras jamais.

Fit-elle en un sourire. Ce n'était pas une déclaration méchante ni fière, mais un défi qu'elle lançait comme un jeu. Eloi avait son dé, elle avait sa famille trop compliquée.