Nemo Ferret Robincourt Etre libre, en 1968, c'est participer.
Messages : 42 Date d'inscription : 24/06/2009
| Sujet: Je pose ma tête sur ses reins, je prends doucement sa main, et je la garde Jeu 25 Juin - 18:09 | |
| Parce qu'il vivait à Paris depuis vingt ans, Nemo était toujours amusé et étonna lorsqu'il découvrait des rues, des places qu'il n'avait jamais vus avant. Il trouvait ça assez affolant, de se dire que, pendant vingt ans, alors qu'il vivait à deux pas, il n'avait jamais mis les pieds dans la rue - il releva la tête - Rembrandt, à côté du parc Monceau, dans le 4ème. Et depuis deux semaines qu'il battait le pavé tous les jours en hurlant sa colère à De Gaulle, et depuis deux ans qu'il vivait sans se soucier des qu'en dira-t-on de ses parents, et depuis... Ça le fascinait autant que ça l'énervait. Qu'avait-il de ces vingt ans, finalement? Au coin de la rue et de l'entrée du parc, dos au mur, sous la pancarte qui indiquait le nom de la rue, un pied appuyé derrière lui, sur le béton de l'immeuble, Nemo fumait sa cigarette en regardant les enfants jouer sur les attractions. Un petite fille sur le toboggan, un petit garçon un peu plus vieux sur les balançoires. Et leurs parents qui ne les regardaient pas. il se revit, avec Manon, quelques années plus tôt, et ce souvenir lui arracha un sourire. Trois ou quatre lycéennes en robes colorés sans manches passèrent la grille du parc, sourire aux lèvres en regardant le jeune homme. Ce dernier joua le jeu, leur fit un sourire, presque un clin d'œil. Et se marra. | |
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