Hey Mambo - Mambo Italiano

Make love, not war. Messages : 29 Date d'inscription : 11/06/2009

Le jardin, bien que vide, avait quelque chose de bruyant. Sans doute les clameurs des étudiants, dehors, rameutant avec eux les lycéens du quartier. Malgré les slogans lancés avec énergie à l'extérieur, Roman s'était plus ou moins assoupi, à plat ventre sur une pelouse. Les deux derniers jours avaient été éprouvants, et ne lui avaient laissé que peu d'occasions pour dormir.
Quitter Olmo une nouvelle fois s'était révélé être à nouveau une épreuve, et le train qui reliait Rome à Paris datait probablement d'avant la guerre. Réussir à y dormir relevait du magique, du surnaturel. Et Roman, à son grand désespoir, ne possédait aucun don ressemblant de près ou de loin à de l'irrationnel.
Le jeune homme entendait toujours les bruits qui l'entouraient mais n'y comprenait plus grand chose. Il pensait à Olmo, qui parlait bien, maintenant, et qui était devenu ce qui semblait être le plus bel enfant du monde. C'était une terreur de trois ans, chef de toutes les bandes, bagarreur et adorable.
Roman chassa une mouche de sa joue d'un geste plus violent que nécessaire, et renfonça à nouveau sa tête dans ses bras. La manifestation, qui devenait de plus en plus difficile à ignorer, semblait se rapprocher encore et encore. Le bruit ramena le jeune homme à l'éveil. Il resta allongé dans l'herbe, à plat ventre, les yeux fermés. De sa main droite, tâta la poche de son jean, en sortit un paquet de cigarettes et en coinça une entre ses lèvres. Il fut forcé de constater, malgré son état comateux, qu'il risquait de mettre le feu au parc, s'il l'allumait comme ça, puisqu'il était collé au sol. Et comme la force lui manqua pour se lever, il resta, tel un loque humaine, par terre, cigarette éteinte entre les lèvres, yeux fermés.

L'aiguille de l'horloge tournée, tournée, tournée encore, et Coline s'ennuiait encore et encore. Au même titre que l'aiguille, la jeune femme avait tant tôt les pieds vers le bas de son canapé, puis au ciel, la tête en bas, les cheveux en cascade sur le sol. Son frère devenait fou au même titre qu'elle, sauf que lui s'était à force de l'entendre se plaindre ! Alors il était parti en claquant la porte, laissant l'adolescente seule dans son desespoir. Après une bonne dizaine de soupirs, sa mère l'avait jetée dehors en lui hurlant d'aller s'aérer la tête dehors, même dans une manif si ça lui chantait, mais pitié dehors ! Indignée, la desespérée était sortie. Au loin, le cri des manifestant, ce son de fond était devenu habituel cette année, et n'étonnait plus personne. Cependant la jeune femme n'était pas d'humeur à aller hurler, elle avait bien envie de faire chier son monde, mais elle ne savait pas trop comment encore. Elle laissa ses pieds la guider, elle marcha longuement le long des quais puis était remontée par Saint Michel, prenant à contre courrant la manifestation comme un saumon dans une rivière à la saison des amours. Arrivée près du jardin du Luxembourg, la jeune femme décida d'aller, peut-être, se reposer dans le jardin.
Comme d'habitude quand le soleil est au rendez-vous, le parc était plein, en cette période de révolution, les jeunes rammener leur guitare, leur pact de bière et leurs langues bien déliées ! Et biensûr, les gardiens n'osait rien dire.
Coline observa les alentours des pelouses ... Hum. Elle s'allongea sur le ventre, la tête poser sur ses mains. Elle observa les gens, les jeunes autour d'elle, et remarqua un jeune homme à la cigarette dans feu. Stupide, une cigarette ça s'allume !

"Pour fumer, c'est mieux quand la cigarette est allumée, non ?"

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(Je me demande si tu es profondément débile ou juste très fatiguée. J'ai écrit que le parc était vide, tu me le rempli, tu oublies des mots, je crois, et ya une ou deux phrases qui veulent rien dire, j'ai rien compris à ton message!! Mais bon, c'est pas grave, je vais me débrouiller)

Le parc s'était rempli rapidement, presque sans que Roman ne le remarque. Les manifestants se faisaient moins entendre. Ils s'éloignaient vers la Seine, et les guitaristes du Dimanche couvraient leurs slogans en chantant. Le jeune homme reconnu The Eagles, dans son demi-sommeil. Let It Be se jouait dans un autre coin. La question plutôt réthorique de Coline tira Roman de sa rêverie, et lui fit uvrir un oeil mal réveillé. Il eut l'impression qu'on avait coupé les chansons, que les musiciens s'étaient tus, brusquement. Mais non. Juste une autre jeune, sans plus de gêne que les autres parasites bruyants qui troublaient son sommeil. Sauf que celle-là, en plus, elle s'adressait à lui. Il hésita un instant à faire semblant de dormir, à ne pas répondre, mais étant donné qu'il avait ouvert un oeil, ça le foutait mal. En plus, il était d'accord pour qu'on lui allume sa cigarette. Il ouvrit les deux yeux, posa le regard sur Coline, et eut un sourire, la joue toujours applatie sur la pelouse.

Mmmh... Mais pour l'allumer, il faudrait que je me bouge. J'en ai pas tellemenr le courage, pour le moment

Paresseux pensa la jeune femme avec un sourire. Elle fourra sa main dans la poche de sa veste en jean d'où elle sortit un paquet de cigarette dans lequel était fourré son briquet. Elle sortit le briquet du paquet et une cigarette, dont les 'biens fait' était vanté dans nombre de pub. Elle prit son feu et alluma la cigarette du jeune homme en veillant bien à ne pas mettre le feu au parc. Alors qu'elle était à moitier étaler sur le sol por avoir accès à la bouche de Roman, la blondinette ce releva pour ce mettre en tailleur et allumer sa propre cigarette.
Puis elle resta longuement silencieuse, en fumant tranquillement. Jusqu'à ce que le jeune homme devant elle se reçoive un ballon en pleine figure. Coline se retenit de pouffer devant l'air ahuri de la loque humaine devant elle.
Un étudiant arriva en courrant vers le duo pour récuperer son ballon et s'excuser.

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Main sur l'oeil, clope pendant entre ses lèvres, Roman retint sa respiration quelques secondes avant de se rendre compte qu'il n'était pas mort. Il s'était relevé, et assis, il maugréait à moitié en Italien, et à voix basse. Un jeune homme qui devait plus ou moins avoir l'âge de Coline vint récupérer son arme mortelle en s'excusant auprès de la pauvre victime qu'était Roman. Ce dernier récupéra sa cigarette entre l'index et le majeur de la main gauche, celle avec laquelle il se tenait la figure à l'instant d'avant, et secoua la tête en signe de dénégation à l'attention du jeune homme dangereux.

C'est rien, t'inquiète, tu m'as juste arraché l'oeil gauche. Je vais bien, t'en fais pas.

Dit-il sur un ton pas particulièrement ravi, non plus. il eut envie de rajouter: "Vas-y, dégage, de toute façon, le mal est fait", mais ne le fit pas. il y avait des dames. Enfin une. Il se massa plus ou moins l'arcade sourcillière gauche qui lui semblait avoir quadruplé de volume, regarda l'assassin disparaitre derrière une rangée d'arbres, puis, seulement, pensa à Coline. Il leva sa cigarette, comme s'il trinquait, mais la désignait, seulement.

Merci, hein..

Coline regarda l'étudiant approcher pour récuperer son ballon sous l'oeil noir du clopeur. A la réplique de Roman, Coline ne pu s'empêcher de rigoler surtout qu'elle s'était retenu au moment de la percussion de l'objet volant et de l'oeil de l'italien.
Un fois le jeune homme éloigné et son sérieux revenu elle tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écrasser dans l'herbe. Dans un effeurement elle passa ses doigts sur l'arcade du jeune homme. Rien d'ambigu à ce geste ne pas se méprendre, Coline n'est pas spécialement farouche, et n'éprouve aucune gène à la promiscuité si elle est innocente, alors elle passa ses doigts à l'odeur de tabac sur l'arcade légèrement conflée de Roman, et dans une petit grimace, elle lui signala qu'il avait une bosse.
Avant d'ajouter son prénom.

"Coline."

Si il lui faisait 'quoi' à l'entente de son prénom... Des fois elle detestait ses parents de lui avoir collé un nom pareil surtout quand on sait que son jumeau s'appelle Eloi. Pourtant elle aime son prénom, mais les gens le trouve trop originale, elle avait même eu le droit à une remarque très désagréable d'un de ses prof une fois " et pourquoi pas Montagne aussi ", et parce qu'elle avait bien envie de lui mettre son poing dans la figure à ce vétérant tout BEURK elle lui répondit avec un sourire " Parce qu'une montagne c'est grand, ce qui vous l'aurez remarqué n'est pas mon cas." Sous le rire de ses camarades, la jeune femme avait été envoyé dans le bureau du proviseur. Elle sourit à ce souvenir. C'est vrai qu'elle n'était pas bien grande.

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Roman passa lui-même son index sur son sourcils enflé. Génial. Avec sa cicatrice sur la joue, et cette bosse un peu bleuie au dessus de l'œil, il devait avoir l'air de sortir d'une manif, d'un rixe avec des Crs. Alors qu'il n'était pas franchement du genre à manifester contre quelque des réformes qui allaient s'appliquer dans un pays qui n'était pas le sien, des réformes qui ne le toucheraient pas. Tira sur sa cigarette, et le mouvement qu'il fit avec sa bouche, autour du petit tube mortel, lui tira sur si bosse. Il grimaça, se fit encore plus mal, et inspira un grand coup, yeux fermés. Dieu que ça devait être dur d'être un enfant, et de tomber tout le temps, de rentrer à la maison avec des bleus, des gnons et les culottes courtes déchirées. Il eut un léger sourire en pensant à Matteo, que Chiara devait trouver égratigné des genoux chaque soir.
La jeune femme se présenta, et Roman se surprit à la détailler. Elle n'était même pas une jeune femme, en fait. Plus une jeune fille. Elle devait avoir... plus jeune que lui, c'était sûr. Peut-être l'âge de Chiara quand elle avait eu le bébé. Peut-être.

C'est marrant. Je m'appelle Roman, et en temps normal, je... ne suis pas défiguré, comme ça.

Marrant, personne n'avait jamais dit ça du prénom de la jeune femme, en même temps le, jeune homme assis en face d'elle portait le nom d'un objet alors il était pas mieux servi l'un que l'autre. Coline tira une dernière fois sur sa cigarette avant de l'écraser sur la terre entre les brins d'herbe.

"Enchantée Roman, et je suis persuadée que tu n'es pas 'défiguré' comme ça d'habitude et même si tu l'étais, c'est pas très grave, si ?"

Répondit-elle en s'allongeant dans l'herbe. Des fois, Coline se disait qu'elle ferait mieux de se taire, sérieusement, c'est fou le nombre de conneries qu'elle pouvait sortir à la minute, mais bon, une fois qu'elle se faisait la réflexion, c'était trop tard. Sa mère la disait trop impulsive, elel n'avait peut être pas complètement tord, mais bon, en même temps elle ne serait pas vraiment elle si elle se mettait à réfléchir avant de parler.

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Roman hocha la tête de gauche à droite, pas très sûr de l'affirmation de la jeune femme. Pas grave, pas grave... Il n'était pas de ceux habitués à tenir une importance démesurée à leur apparence physique. Pendant un moment, il avait mal supporté cette cicatrice sur sa joue, la trouvant trop visible. Son père lui disait qu'elle était belle, mais il avait du mal à le croire. CHiara y déposait des baisers, et avait appris à Matteo a faire pareil. La cicatrice était devenue un panier à bisous.

Ca deviendra une bosse à baisers, dans le pire des cas.

Puis il se mit àr rire. Sans connaitre le contexte, Coline devait le prendre pour un fou, ou mieux, pour un pervers, obsédé par les baisers des jeunes filles rencontrées dans les parcs. Ce qu'il n'était franchement pas.