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 Mon nom est personne - Nemo Ferret Robincourt

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Nemo Ferret Robincourt
Etre libre, en 1968, c'est participer.
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Nemo Ferret Robincourt


Messages : 42
Date d'inscription : 24/06/2009

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MessageSujet: Mon nom est personne - Nemo Ferret Robincourt   Mon nom est personne - Nemo Ferret Robincourt EmptyMer 24 Juin - 0:35

Nom: Ferret Robincourt. Le changement de nom effectué en 1946 par Edouard et Joséphine fut radical. Certaines familles enlevèrent juste une lettre, ou en rajoutèrent une autre, pour sonner moins juif. Ici, non. Les Ronberg sont devenus les Ferret Robincourt, d'un coup. Comme ça. Au cas où Hitler reviendrait les manger.

Prénoms: Nemo, Lucien, Valéry, Maurice. Même si son prénom n'est pas des plus beaux ou des plus courants, quand on considère ceux qui suivent, on peut dire que le homme a échappé au pire.

Age (entre 15 et 28): 20 ans. Vingt ans qu'il ne peut s'empêcher de se dire, que si ses parents l'ont appelé comme ça, c'est parce qu'ils préféraient que leur fils passe inaperçu, chance qu'eux-même n'ont pas eu, face à l'étoile jaune, et aux rafles violentes.

Nationalité: Française

Activité (Etudiant [en quoi] etc...): Manifestant?


Histoire (12 lignes min):
En Août 1941, Édouard Ronberg tente de s'enfuit en Suisse pour échapper au nazisme qui s'empare de la France. Raté. Il est attrapé par des soldats allemands, et jeté dans un convoi qui l'emmène au camp de Dachau. En Mars 1942, Joséphine Lévy, qui se cachait depuis deux mois, est dénoncée. Elle monte dans un train à bestiaux, et ne revoit la lumière du jour qu'une fois à Dachau. Une rangée de barbelés sépare les hommes des femmes, sur les terrains de travail. C'est là, en mai 1942, que Joséphine et Édouard se rencontrent. Ils n'ont pas le droit de se parler, pas le droit de se toucher, à peine celui de se regarder, mais se retrouvent à la libération du camp, en janvier 1945. De retour à Paris, chacun se convertit au christianisme, de son côté, et une fois que c'est fait, Joséphine et Édouard font un mariage chrétien (et probablement aussi, un mariage crétin, mais bon, c'est leurs affaires).
Mariage crétin, messe le dimanche matin, polichinelle dans le tiroir. L'hésitation porte entre Lucien, et Maurice, si c'est un garçon, Valérie et Lucienne, si c'est une fille. Il faut croire que les miracles arrivent, puisque l'enfant échappe aux prénoms qui lui sont destinés: La sage-femme (décidément très très sage, puisqu'elle a sauvé un gamin de moqueries certaines) trouve que Nemo, c'est sublime. Allez savoir par quel moyen, elle convainc les parents. Donc, le 18 janvier 1948 nait Nemo, Lucien Valéry, Maurice Ferret Robincourt, pauvre enfant. Rouge à cause d'une circulaire du cordon. Heureusement, il perd sa couleur d'indien.
Son père construit un empire immobilier, qui vend notamment des villas sur la côte d'azur, qui commence à être prisée, et achète un hôtel particulier dans le XVIème arrondissement, bien trop grand pour seulement trois. Quand le petit garçon a deux ans et demi, il voit le ventre de sa mère pas si tendre s'arrondir. Que se passe-t-il, diable (Nemo! Ne blasphème pas! -Pardon maman), que t'arrive-t-il, Maman? Un enfant.
"Ah. Mais j'en veux pas, moi.
-Tu n'as pas le choix.
-Ah. Et on en fera quoi?"
On en fera une petite fille, très jolie, bien plus joli bébé que ne l'a été son frère.
"Bon, et maintenant, on en fait quoi? On la donne?
-Non, on la garde.
-Pourquoi?
-Parce que.
-Ah."
Pas le droit de répondre autre chose. Nemo accepte donc de garder sa petite soeur, puisque, de toute façon, il n'a pas tellement le choix. Il sera content, plus tard, de l'avoir, mais pour l'instant, sa venue au monde oblige le petit garçon à rester dans une église froide pendant plusieurs heures pour regarder un prêtre mettre de l'eau glacée sur le front du bébé. Merci la petite soeur, hein.
Nemo a cinq ans quand sa mère, qui pense toujours à ses doigts de magicien, lui colle un violon dans les mains. Apprend mon fils, tu seras prodige. Mais non. Le violon grince, les cordes cassent. On achète un piano à queue. C'est mieux.
Parce que c'est un garçon, son père lui prend un professeur de boxe anglaise, celle où on n'utilise pas les jambes, juste les mains. Nemo se révèle doué, et décide que, la prochaine fois que son père revient de Monaco, il lui casse la figure, parce que y'en a marre de rester tout le temps avec Candice la nourrice, et qu'en plus, Manon pleure la nuit.
Mais quand il s'en plain, Nemo se prend une beigne. On ne frappe pas son père, on se la ferme, et puis c'est tout. Ah.
En 1956 (pour les mauvais en maths, Nemo a huit ans, sa soeur en a cinq), le ventre de Joséphine s'arrondit à nouveau. Le petit garçon, qui a bien retiendu la leçon de la dernière fois, ferme sa gueule, et prévient Manon qu'ils vont bientôt passe un moment à l'église, parce qu'il seront obligés de le garder, celui-là aussi. Et effectivement, Olivier est baptisé début 1957. Et meurt huit mois plus tard, des oreillons. Remarquez, nous voilà rassurés, il n'ira pas en enfer, puisqu'il a été baptisé.
La réaction des parents à la mort de leur petit dernier est plutôt positive. L'amour qu'ils comptaient porter à Olivier est replacé sur Nemo et Manon, qui n'ont pas l'habitude d'une telle profusion de tendresse. Le petit garçon se laisse faire, au début, et quand il comprend que ce n'est que passager, il s'écarte. La naissance d'Arthur, en 1958, et celle de Victoire, en 1960, achèvent la petite once de tendresse que Nemo accordait à ses parents. Il a 12 ans, et comprend enfin, ou pense, en tout cas, que Manon et lui ont été les enfants ratés, ceux qui ont servi d'expérience parentale, avant de jouer réellement le jeu.
En 1961, Nemo a treize ans. Il passe son temps à faire la gueule, c'est normal, il a treize ans. Les rares moments de complicité qu'il entretient avec son père, il s'arrange pour les gâcher, en lui rappelant que, n'étant pas né après le drame d'Olivier l'enfant perdu, il n'a pas eu droit à autant d'amour que les autres. Par rébellion, Nemo souhaite prouver à ses parents qu'il ne les aime pas non plus. Depuis huit ans qu'il fait du piano assidument, il décide de tout envoyer chier. Le collège, la musique, la boxe. Son comportement le mène tout droit en pension pour jeunes garçons agités. Sévèrement corrigé à la moindre incartade pendant deux ans, Nemo comprend que la rébellion doit se faire discrètement. Sans que les parents ne s'en rendent compte. Pendant ces deux années de pensionnat, il écrit souvent à sa petite sœur. Lui raconte ses amis, et la musique qu'il découvre, et qu'il trouve fascinante. Rien à voir avec les chœurs de la messe, et pourtant, il parait que c'est chanté dans les églises, aux Etats Unis. C'est joyeux, mélodieux. On dit que ça swing. Par extension, il apprend à connaître la bande de Mick, Brian et leurs copains, les trompettistes américains, les quatre abrutis aux coupes au bol... Et tente, avec succès, de reproduire tous ces nouveaux sons qu'il entend sur un piano.
Lorsqu'il revient à Paris, à 15 ans, il a un choc. Deux ans qu'il n'a pas côtoyé de filles de son âge. Jusqu'ici, elles n'avaient absolument rien d'intéressant. Maintenant, elles ont des formes, des franges ont remplacé leurs couettes sages, et leurs robes colorés n'ont plus rien de robes de communion. C'est la révélation. Il découvre non seulement les filles, mais en plus, le passé de ses parents. Comprend enfin le matricule tatoué sur leurs poignet, et cet attachement à la religion catholique. Mais ne revient pas vers eux pour autant. Il n'a plus rien de commun avec l'ancien Nemo. Grandi, mûri, poilu du menton, le jeune homme comprend que mener la révolution de front contre ses parents ne sert à rien. Autant vivre simplement sa vie comme il l'entend. C'est à dire avec la musique qu'il aime, les vêtements qui lui plaisent, et mieux encore, les filles dont il a envie. Pour se donner un minimum de chances dans la vie, et ne pas devoir bosser à quinze ans, Nemo continue le lycée, passe un bac C. S'inscrit en fac de droits, sans grande conviction, mais bon, il faut bien faire quelque chose.
Depuis un moment, ses parents ne disent plus rien. Parois, ils gueulent à cause de l'odeur de cigarette, ou de la chambre pas rangée. Mais savent bien qu'ils ne changeront pas leur fils, surtout pas cette année de révolution étudiante. Ces vêtements, cette coiffure, cette musique, et pourtant cette persévération dans la boxe... L'amour n'est pas revenu.
Nemo vit donc plutôt librement. Ne rentre pas à la maison tous les soirs, mais essaye de tirer sa soeur hors du cadre familial, catholique le plus possible, ce qui n'est finalement pas bien dur. Toujours proche d'elle, qu'il a un peu de mal à voir grandir, Nemo passe le plus clair de son temps dehors, incapable de ne rien faire. Boxer, jouer, faire l'amour, révolutionner la vie, la terre, n'importe quoi, mais pas rien.


Personnalité (physique, caractère)(+/- 5 lignes): A la naissance, Nemo était grand, fin, mais surtout, rouge. Une circulaire du cordon l'avait empêché de respirer correctement pendant presque une minute, et ce manque d'oxygène resta sur sa figure pendant plusieurs mois. Mais aujourd'hui, fini. Nemo a perdu cette couleur chaude qui lui faisait des joues de petite fille. Sa peau est même relativement pâle, en fait. Un tête de nordique. impossible de savoir d'où sort cet énergumène, ainsi que sa soeur, quand les parents sont bruns comme c'est pas permis. Cheveux blonds cendrés, yeux bleus-gris, bouche fine, et barbe de trois jours qui fait le désespoir (entre autres) de ses parents. Le seul élément qui gène Nemo, dans son visage, est son nez. Pas de chance, il est au milieu du visage, on le voit bien. Mais bon. A l'époque, pas d'échographie. Mais dès la naissance, Joséphine a admiré les longs doigts fins de son fils qu'elle voyait déjà comme le prochain prodige du piano classique.
Mais ce fut raté. Par esprit de contradiction, Nemo choisit le Jazz le Rock & Roll et le Rythm & Blues. Au diable Chopin, vive Little Richard et Jerry Lee Lewis. Au diable les petits gilets en laine par dessus les chemises bien repassées, vive le cuir et le Jean. Au diable Dieu, ses messes et son enfer. Au diable Montaigne et Saint Augustin, vive Les Liaisons Dangereuses et Sade.
Nemo n'est qu'un grosse contradiction, une envie de vivre impossible à réfréner. Nemo est personne, en fait.

Opinions politiques: Révolutionnaire convaincu, Nemo connaît tous les slogans, chaque pavé, chaque gueule de Crs.

Goûts (loisirs etc...)(+/- 5 lignes): Chez les Ferret Robincourt, les enfants ne donnent pas leur avis, ne parlent pas à table, et n'expriment rien de leurs sentiments. Pas en face des parents, en tout cas. Alors pour se libérer, Nemo fait n'importe quoi. Dans la rue, avec les autres, il gueule des slogans tirés d'on ne sait où, lance en l'air des blocs de pierre, avec toute la force qu'il est capable de donner. Plutôt que d'écouter Chopin, Strauss et Beethoven, comme ses parents, Nemo écoute les Rolling Stones, Louis Armstrong et Otis Redding. Plutôt que d'apprendre le violon, ou le piano classique, Nemo détourne ses leçons de musique en improvisations jazz. Plutôt que d'attendre le mariage, Nemo vole de fille en fille, butine, aborde les jolies dans les manifestations, les parcs, les clubs. Plutôt que de fumer la pipe ou le cigare, Nemo fume des cigarettes, parfois peu réglo, qu'il roule lui-même à la main. Sort le soir, pour aller jouer du piano au Caveau des Oubliettes, ou danser le jerk au Pearl a Gogo. Au lieu d'aller sagement en cours, et de faire un forcing pour entrer, Nemo se range du côté manifestant, en sachant très bien que, de toute façon, il aura son année de droit, comme tout le monde, parce que dans les rues se pépare une révolution qui fera l'objet de livres, films, et l'admiration des jeunes générations futures.

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Nemo Ferret Robincourt
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MessageSujet: Re: Mon nom est personne - Nemo Ferret Robincourt   Mon nom est personne - Nemo Ferret Robincourt EmptyJeu 25 Juin - 0:29

Bon, je m'auto-valide, hein.
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