Un bouquin posé devant elle [ RES. Dante ]

Coline était assise au milieu du parvis de Notre Dame, les pigeons autour d'elle, attendant un bout de pain qu'ils nouront jamais, ça ils peuvent en être sûrs ! Les pigeons c'est BEURK ! L'atmosphère d'agitation de Paris ses derniers temps, l'oppressée un peu. Alors, elle profitait du dimanche matin. Parce que oui, quand même le dimanche matin c'est sacré pour tout le monde. Elle profitait de son dimanche matin pour observer un Paris endormi et calme. Il est à peine 8 heures. Des dizaine de catholiques arrivent pour la messe, les enfants tirés par leur parents, eux-même un peu endormis.
Un bouquin posé devant elle, bien que très fermé. Et oui, un livre peut être TRES fermé. La jeune femme en caressé machinalement la couverture. Un classique, on lui avait dit de le lire, et au final, elle amait. Notre Dame de Paris, Victor Hugo. Un livre très approprié au lieu pensa la jeune femme.
Le ciel était gris de nuage, un gris très foncé, annonçant une pluie digne du déluge. Alors la jeune femme glissa son livre sous son manteau et observa les badauds. Les gouttes commencèrent à tomber, doucement d'abord, puis un peu plus vivement, avant de devenir un flot ininterrompu.
La blondinette leva le visage vers le ciel. Déjà trempé elle laissa la pluie chaude se déverser sur sa peau blanche.
Un sentiment de liberté l'habité à cet instant, et elle trouvait que c'était le sentiment le plus agréable qu'on pouvait ressentir.

Dante avait dû traverser une manifestation pour arriver sur le parvis de Notre-Dame. Il n'était pas resté longtemps parmi les étudiants, juste assez pour se mettre à saigner du nez. Comme d'habitude, très violemment. Hagard, il errait sur le trottoir, cherchant quelqu'un capable de lui donner un mouchoir pour qu'il s'éponge. Mais les passants, pour la plupart des adultes 'convenables' étant donné qu'il n'était que huit heures du matin un dimanche et que donc, les sorties d'église étaient de mise, le prenaient pour un petit voyou qui était allé se battre contre les CRS. N'ayant pas la force ni le courage d'expliquer le pourquoi du comment, tout ça en plus pour recevoir un misérable mouchoir qui de toute façon ne suffirait pas à tout éponger, et en plus de ça ne servirait à rien car, il le savait, on ne le croirait pas, il s'assit sur le parvis, les yeux clos, les paupières contractées, la tête basse. Il attendait de voir si ça allait s'arrêter, car il savait que si ça ne s'arrêtait pas, il s'évanouirait. Il n'en pouvait plus, clairement. Tout ça le fatiguait. Il essayait désespérément d'être normal, et, à chaque tentative, il s'enfonçait encore un peu plus dans le handicap. Il réprima un sanglot.

Après trois bonnes minutes sous la pluie, Coline décida qu'il était peut-être temps de bouger ses fesses. A sa droite, l'Hôtel-Dieu, le plus vieil hôpital de PAris et surment de la France avait une manifique vu sur les Tours de Casimodo. Faisant quelques tour sur elle-même comme les petites filles revêtant leur robes de princesse. Lors d'un de ses petits tours elle remarqua un jeune homme, le nez sang, l'air complètement désespéré. Elle s'approcha de lui cherchant le paquet de mouchoir qu'elle cachait dans la poche de sa veste en jean délavée, espèrant qu'il ne serait pas complètement trempé. Elle lui tendis le paquet plastifié, lui disant de pencher la tête en arrière et lui pinçant l'arrête du nez pour ralentir le saignement. Ca avait pas l'air très concluant, mais bon quand même, qui ne tente rien n'a rien. Elle s'assit à côté du jeune homme, sans ajouter un mot, l'observant seulement.
Elle se demandait comment il s'était débrouillé pour que son nez se mette à autan saigner.
Le pluie continuait de tomber. Le déluge vous dis-je !
La blondinette auait très bien pu aller se réfugier dans la Cathédrale, mais la pluie était plus amusante d'autant plus qu'elle était loin d'être froide.

Dante, qui maintenant voyait relativement flou et était plutôt lent par rapport à la normale, sentit à peine Coline arriver et lui donner des mouchoirs. Il les appuya cependant longuement contre son nez, et renversa sa tête en arrière, ce qui lui fit avoir un petit étourdissement. Il prit une longue respiration, et laissa le sang se mêler à la pluie, et son visage éliminer doucement tout ce rouge. Il était fatigué, et ne se sentait pas la force de se lever pour aller se mettre à l'abri. Et, de toute façon, il avait compris que la pluie lui était bénéfique. Le sel faisait doucement mais surement coaguler le tout. Dans un peu plus d'un quart d'heure, ça devrait être fini. Il serait très faible, mais debout, et en possession de ses moyens.
Il voulut regarder Coline pour la remercier, mais entre sa faiblesse, la pluie et le sang, il ne la vit pas. Il essaya de hocher la tête, en espérant qu'elle comprendrait quelque chose. Il était désolé de l'embêter comme ça, alors qu'elle était en robe et qu'il pleuvait des trombes. Il n'avait pas vu la jeune femme faire la petite fille sous la pluie, à la minute précédente.

Coline resta assise à côté du jeune homme. Ce demandant pourquoi son sang ne coagulait pas. N'importe qui aurait arrêté de saigner. Peut-être que son nez était cassé ?! Non, si ça avait été le cas, il aurait les yeux en mode Schtroumph ... Peut importe. La jeune femme resta là, les doigts pincés sur l'arrête du nez du jeune homme, tous deux à tremper sous la pluie. Les gens courrant sous la pluie les observaient comme de beau diable, effet renforcé par le saignement continu du nez du jeune homme. Au bout d'un bon quart d'heure. Le flot à l'odeur de fer cessa enfin. Le jeune homme était très pale. 6 mouchoirs rouge de sang était agglutinés sur le banc en pierre. Coline en pris un autre pour essuyé le sang qui avait coulé sur les joues du jeune homme ainsi que sur ses lèvres. Son geste n'avait rien d'ambigu, loin de là. Simplement, le sang c'est comme les pigeons, c'est BEURK. Alors, elle imaginait que le jeune homme ne serait pas dérangé par le fait de ne pas avoir un gout fereux aux lèvres.
La blondinette chercha dans sa poche les petits paquet de dragibus qu'elle avait toujours sur elle. Et le tandis au jeune homme au nez hémoragique.

"Un peu de sucre à defaut d'avoir un calot de sang ?!"

Demanda-t-elle au jeune homme toujours aussi pale.

Dante tendit la main et mangea le dragibus sans grande conviction. Il savait que, de toute façon, manger un truc aussi minuscule ne lui servirait à rien. A ce stade-là, ce qui lui fallait, c'était des heures de repos, et un bon confit de canard à la peau dorée, couvert de quelques grains de gros sel. Mhm...Il se donnait faim. Malgré tout, il hocha la tête à l'intention de Coline, effaça les dernières traces de sang qu'il pouvait trouver sous son nez, et laissa retomber sa main remplie de mouchoir à côté de lui. Il eut un faible sourire, hocha la tête à nouveau.

-Merci beaucoup...Je suis désolé, vraiment.

Dit-il, confus, de sa voix grave et agréable de garçon qui fume trop. Maintenant qu'il recouvrait peu à peu sa vue normale, il se rendait compte que cette personne qui l'avait secouru, Coline, était une jeune femme au physique particulier et envoutant, et qu'elle était bien loin d'être majeure. Qu'est-ce qu'une gamine comme ça pouvait faire sur le parvis de Notre-Dame, a huit heures du matin un dimanche? Une gamine sainte d'esprit, s'entend? Soit. Elle devait être, sinon folle, très chrétienne (mais ne peut-on pas d'ailleurs mêler les deux, se disait-il, dans son fort intérieur de philosophe athée convaincu?).

" Y a pas de soucis ! Je fais ma bonne action de la journée, et en plus t'as de la chance, je suis super motivée, et san svouloir être vexante, t'as une mine cadavérique, enfin rien d'étonnant avec tout le sang que t'as perdu. "

Coline se leva d'un bond, ses cheveux dégoulinant de pluie, ses bras couvert d'une chair de poule qu'elle ne ressentait pas.

" Je t'offre le petit déjeuner ! C'est dimanche, et le dimanche main, traddition le veux, on mange des croissants, des pains au chocolat parce qu'on aime ça, et un bon café, ou thé ou chocolat chaud !"

Et oui, Coline déborde d'énergie par moment, au grand danme de ses parents, et parfois de son propre frère. Le petit bout de femme tendid sa main au jeune homme pour l'aider à se lever.

"Au fait, c'est Coline"

Se présenta-t-elle. La jeune femme, se fichant bien de se que disait l'éthique de sa société, entrena le nez hémoragique jusqu'à un café, rentrèrent sous les yeux couroussés du patron qui avait l'impression d'accueillir des SDF dans son bistrot, mais ça, Coline n'en avait que faire !

Dante eut un pâle sourire quand la jeune femme blonde l'entraina, tel l'ouragan moyen, dans un café plutôt luxueux, en racontant tellement de choses en si peu de temps qu'il comprit à peine la moitié. Il l'entendit commander des croissants, des pains au chocolats et deux chocolats chaud. Il ne réagit pas. En effet, il devait avoir l'air d'un macchabée, et en effet, un peu de sucre ne ferait pas de mal. En plus, il avait faim, lui averti son ventre, gargouillant joyeusement, faisant contraste avec son allure fantomatique. Il entendit malgré tout la dernière phrase de Coline.

-C'est Coline? Qu'est-ce que c'est, Coline?

Bien sur, la jeune femme devait avoir oublié un mot, ou alors c'était une nouvelle expression lycéenne dont lui, vieux crouton universitaire, n'avait jamais entendu parler. Mais son esprit était trop embrumé pour qu'il réfléchisse à ça, et, Coline n'étant pas pour lui un nom courant, il s'imagina qu'elle parlait du nom du café, ou d'une forme de croissant précise, bref, d'un truc peu intéressant dans la situation.

-Je m'appelle Dante-Faust Kornsfeigle. Je peux me débrouiller tout seul, je ne vais pas vous exploiter plus longtemps.

Un serveur leur ammena leur petit déjeuner quelques minutes plus tard, déposant devant les jeunes gens un tas de victuailles et deux boissons chaude qui ne ferait pas de mal à leurs corps tout mouillé et qui déplaisaient tant au patron. Le jeune femme rigola à la question de Dante. Qu'est ce que c'était Coline ?! Les gens avait toujours une réction étrange lorsqu'elle donnait son prénom, surtout dans les bureaux adminstratif, il prenait ça comme une blague et une marque d'insolence jusqu'à ce qu'elle leur sorte sa carte d'identité. A ce moment là, les joues des secrétaires en tout genre devaient roses de gènes, et les têtes se bassaient sous le sourire amusé de la jeune femme.

"Je m'appelle Coline."

Se contenta-t-elle d'ajouter pour être plus clair. La blondinette pris un pain au chocolat encore chaud dans la pannière avant d'en couper un morceau avec ses doigts à présent plein de graisse.

" Vous ?! Tu,j'ai l'ai l'air si vieille ?! Je pensais pas pourtant."

Demanda-t-elle en haussant les épaules avant d'ajouter.

"Vous ne m'exploitez pas, si ça m'avait dérangé, j'aurais fait comme tout le monde, je t'aurais ignoré tout à l'heure."

La dernière phrase, contrairement au précédente, avait été énoncé de façon très calme et avec ce que ça mère qualifiait de 'grand sérieux'. La faculté de la jeune femme à changer d'attitude aussi rapidement avait toujours beaucoup dérouté son entourage mais elle s'en souciait peu, et laissait ses sautes d'humeurs, si l'on peut dire, faire ce qu'elles voulaient.

Dante entama un croissant d'un air peu convaincu. Il y avait des années qu'il n'avait pas mangé un de ces machins-là. En plus, il n'avait pas d'argent sur lui. Il se demanda si Coline faisait partie de ces gosses de riches qui se baladent avec plein de frics sur eux alors qu'ils ont a peine dix huit ans. Coline était jolie, et avait un sourire simple. Qui sait, peut être qu'elle avait de l'argent, mais qu'elle avait un esprit. L'étudiant, en éternel optimiste, avait dit non aux préjugés quand il était rentré dans l'hypocrisie étouffante du lycée, histoire qu'il fasse moins souffrir les autres que les autres ne l'avaient fait souffert. Il n'était pas quelqu'un qui se venge. De toute façon, quand on est malade, on a pas le choix. Tout la violence qu'il voulait mettre dans ses poings, il la mettait dans ses textes. Il avait gagné son premier concours de philosophie a dix ans, alors qu'il n'en avait jamais fait en classe, et que ses bulletins dans les autres matières étaient passables, voire pitoyables. Oui. Dante Faust méprisait le système scolaire. Pourtant, il parlait comme un livre.

-Vous me reprochez de me vouvoyer pour après me vouvoyer à votre tour, alors que vous avez évoqué comme argument qu'on ne disait vous qu'aux vieux? Que dois-je penser, alors...?

Dit-il avec un sourire, un vrai cette fois. Le croissant, fondant sur son palais, lui redonnait des forces. Il se tenait plus droit, respirait plus rapidement; son coeur battait moins vite.

La jeune femme se mordit la lèvre à la remarque du jeune homme.

"Vrai. Un moment dégarement ..."

La pluie s'arrêtait doucement dehors. le rideau d'eau se fit moins épais et le ciel moins dense. Ce changement de météo la contrariée. La jeune femme adorait la pluie, sans raison particulière, juste parce qu'elle trouvait ça beau. Elle eut un petit soupire à l'idée que la pluie s'arrête et comme pou éloigner cette pensée de son esprit elle secoua la tête pour fixer de nouveau son regard sur le jeune homme. Il avait repris des couleurs et même un petit sourire était apparut sur son visage. ! La jeune femme prit une gorgée de son chocolat chaud. Et puis, juste un peu curieuse elle interrogea le jeune homme sur le pourquoi il était de si bon matin un dimanche, dehors, sous la plui qui plus est le nez en sang.
Et tandis qu'elle l'interrogait, la pluie s'arrêta.

Dante eut un sourire et s'abandonna à nouveau à la contemplation du dehors. Il entendit à peine la question de Coline, et quand il comprit enfin ce que son oreille avait entendu, il dut réprimer un soupir, comme un enfant qui a fait une bêtise, et qui demande à ses parents 'est-ce que je dois vraiment le dire?'. Il était fatigué, forcément, de dire à chaque personne qu'il rencontrait 'faites attention, à moi, c'est vrai, je suis malade, je suis...

-Hémophile. Je suis hémophile.

Mais, c'est vrai. Après tout, ce n'est qu'un mot, et c'est rare de l'entendre à part si on a des proches atteints, ou si on veut absolument faire médecine. Cette fille est jeune, probablement encore au lycée; il n'y a aucune raison qu'elle sache de quoi ça parle. Il espère juste qu'elle ne lui demandera pas. Oh, et puis non, en fait, il s'en fout. Qu'elle lui demande ce qu'elle veut. Il n'est plus a ça près, depuis longtemps.

Hémophile ... Qu'est ce que lui avait dit sa prof de bio à ce sujet ?! Hémo... Hémoglobine. Ah ! Oui, maladie du sang d'origine génétique, si elle se souvenait bien, il avait été question de coagulation non fait, quelque chose dans le genre ....
Et oui, malgrè ce que laissait paraître la jeune femme, elle était loin d'être bête, elle était même du genre très intelligente, une vraie éponge à informations. Alors, elle se retenue de tout commentaire et de question, parce qu'il y en avait pas à faire et surtout qu'il n'avait pas vraiment répondu à sa question. Elle lui avait pas vraiment questionner sur le pourquoi de cette hémoragie nasale. Peu importe.
Le jeune femme porta sa tasse à ses lèvres. Laissant derriere-elle, une joli moustache, qu'elle remarqua lorsqu'elle vu son reflet dans la sucriére. Mon dieu ! Classe le café pensa-t-elle, une sucrière ! Normalement c'est des petits sucres enrubanés dans un papier. Elle essuya délicatement sa moustache. Elle comença légèrement à trembloter dans ses vêtements tout mouillé alors elle pris un paquet de cigarette dans la poche de son eternelle veste en jean. Le papier était légèrement humide mais le tabac lui était tout net, tout propre, attrappe par la même occasion son briquet elle alluma sa cigarette. Et posa son paquet sur la table indiquant au jeune hémophile que s'il voulait, il pouvait se servir. Puis elle se perdit dans la contemplation des passant, souriant souvent à l'accoutrement qu'il pouvait avoir mais surtout au balai qu'ils devaient avoir dans les fesses pour afficher une mine si pincée.

Dante, dont le paquet de cigarette était à présent couvert de sang, et que ça ne tentait pas des masses de se shooter à sa propre hémoglobine, attrapa entre son l'index et son majeur une des clopes de la jeune femme. Il ne se dit pas 'wahou, c'est excessivement tôt pour fumer', car nous sommes en soixante huit, rappelez vous, et donc, fumer, ça n'est pas nocif pour la santé selon le ministère! Coline s'était tue et regardait au dehors, fumant et grelotant de froid a cause de ses habits trempés. Il tendit la main vers son sac en bandouilère et en sorti son pull en cachemire, seul héritage de son père.

-Tenez...Tiens. Prend ça. Tu vas attraper la mort, sinon, et je me sentirai coupable.

Dit-il avec un sourire engageant. Maintenant qu'il n'avait plus de sang un peu partout sur la figure et qu'il avait recouvré ses capacités mentales, il se sentait un peu plus convaincant que deux minutes auparavant, faible et coulant comme une fontaine. Joyeux & Gai. Bref.

» Dante Faust Kornsfeigle - Always seriously joking.
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