Maxine Verdun - Je repense à Elle, Femme Actuelle, 20 ans, Jeune & Jolie

Nom: Verdun. Même si c'est un tabou, ça se voit partout: la guerre, de tout temps, laisse des traces ches les gens.
Prénom: Maxine
Age (entre 15 et 28): 19 ans
Nationalité: Française
Activité (Etudiant etc...): Etudiante en théatre et en cinématographie

Histoire (12 lignes min):
1er mars 1949. Alice et Théo se connaissent depuis tout juste sept mois. A eux deux ils ont 40 ans, 4226 francs et un petit bébé prématuré, né à six mois, trois semaines et cinq jours de gestation. Maxine, petite crevette, mesure 34 cm et pèse 2 kilos.
Les parents ne sont même pas majeurs, encore. Quand ils atteignent finalement leurs 21 ans, Théo trouve une place de pompiste dans une station service, le soir, et continue d'étudier les langues, dans la journée.
Alice commence Sciences-Po, et malgré le bébé, réussit à s'organiser.
17 avril 1953. Maxine vient d'avoir quatre ans. Et elle est trop petite pour comprendre les mots lancés par sa mère entre deux sanglots. Elle ne comprend pas "homo", elle ne comprend pas "salaud", elle ne comprend pas "menteur", mais elle comprend, en voyant son papa avec une valise à la main, et son imperméable fétiche, que ce soir là, il ne part pas en voyage. Il part tout court.
Théo s'installe avec Hervé, et prend Maxine les week-end.
Et la princesse de quatre ans promène son papa du dimanche. Ils ont de l'amour sur la planche, et puis deux coeurs qui font la manche. Papa dimanche, Maman semaine. A chaque amour suffit sa peine.
Rapidement, Alice retrouve quelqu'un. Et rapidement, Maxine répond, quand on lui pose la question: "Moi, j'ai trois papas, et une maman."
A cinq ans, la petite fille part avec son père à travers le monde. Théo, devenu interprète, vit successivement au Japon, en Uruguay, au Canada, au Venezuela, en Argentine, en Ecosse et aux Etats-Unis. Et Maxine suit. Apprend trois mots dans chaque langue à chaque escale, et revient à Paris la veille de ses dix ans. Retrouve sa mère, et apprend la naissance de Toinette et Jérôme, ses jumeaux de petits frères et soeurs, déjà âgés de trois ans.
En rentrant au collège, Maxine rencontre Timaï, un petit garçon un peu plus âgé qu'elle. Et ils ne se quittent plus, finissent par tout faire ensemble.
Il est le premier à encourager Maxine lorsqu'elle a peur d'annoncer au monde entier que, du haut de ses treize ans, elle veut devenir Grace Kelly.
Quand Timaï obtient son permis moto, c'est la joie. Ils ont dix-huit ans, le bac en poche, et une liberté dans limites.
Et puis, le 26 juin 1967, jour de la mort de Françoise Dorléac, c'est l'accident.
C'était pour rire, il faisit beau, roulez jeunesse, et trois p'tits tours. Son prince charmant sur sa moto, son cheval blanc contre un poids lourd.
Maxine perd connaissance. Timaï perd la vie. La jeune fille en garde une cicatrice qui part de l'épaule gauche pour s'arrêter au coude, et six points de suture, derrière l'oreille droite.
A l'enterrement, Maxine, toute habillée de noir, est accompagnée de ses papas, de sa maman, de Toinette, Jérôme et Philéas, le petit dernier, tout juste sept ans.

"J'ai longtemps hésité quant à ma tenue pour aujourd'hui. On avait fait un pari, toi et moi, et tu m'avais fait promettre qu'au prochain enterrement, je porterai ma robe orange à bretelles avec mes sandales jaunes. Et j'ai promis. Parce que je ne savais pas que ce serait le tien. J'ai beaucoup ri, avec toi. On a décidé de faire les 400 coups après avoir vu le film de Truffaut, tu te souviens? On a pleuré, ensemble, aussi, on s'est battu, on s'est défendu, on s'est convaincu. J'ai réussi à te faire monter sur une scène et tu m'as fais découvrir le rock & roll. Je t'ai fait des dreds-locks et tu m'as fait faire mon baptême de l'alcool. Oui, c'est vrai, le scène était abandonnée et le baptême s'est fait au cidre doux, mais il y a eu beaucoup d'autres fois.
Je n'avais aucun secret pour toi. J'espère que tu n'en avais pas pour moi non plus. Je sais, pas exemple, que Françoise Dorléac était pour toi la plus belle femme au monde. Tu as de la chance, tu vois, elle est partie exactement en même temps que toi, dans un accident, elle aussi. Alors, essaye de la retrouver, là où tu es. Elle en aura, de la chance, si elle devient ton amie."

Octobre 1967: Maxine sort d'une période un peu sombre. Pendant un moment, elle ne sortait quasiment plus, ne voyait plus grand monde, et récitait Andromaque seule devant son miroir. Maintenant, elle se reprend. Change sa chambre d'enfant en quelque chose de plus approprié, se remet à sortir. Malgré ce sale goût dans le coeur, elle revit, lentement. Elle qui n'a pas, cette année, profité de Paris au mois d'août décide de profiter de la vie, de se reprendre. Reprend le théatre, recommence à utiliser sa caméra super 8, celle avec laquelle elle filmait, quelques mois plus tôt, les grimaces de Timaï.
1968: Ses deux cicatrices sont encore là, bien visibles sur sa peau. L'une peut-être cachée par ses cheveux, mais l'autre reste gravée dans son bras, difficile à camoufler. Maxine filme ce qu'elle veut. La jeunesse, surtout. Elle se le dit, maintenant: c'est important, de vivre.

Personnalité (physique, caractère): Maxine fait preuve d'un rare qualité non négligeable: elle est belle. Elle n'est pas jolie, elle est pire. Et pourtant, petite, elle était banale. Comme la plupart des petites filles, elle était jolie, bien sûr, mignonne. Mais certains événements de sa vie ont fait que. A la séparation de ses parents, elle a laissé ses cheveux blonds cendrés pousser. Au Venezuela, son visage se creuse et elle perd ses joues d'enfant. En rencontrant Timaï, elle passe d'un corps d'enfant à nu corps de jeune fille. A la mort de son ami, elle garde gravée en elle deux cicatrices, vingt-neuf points de suture, en tout. Ces changements, ces saisons, ces transitions l'ont rendu belle, et lui ont changé le caractère. Petite, elle était rieuse, mais parfois un peu capricieuse. En rencontrant Hervé, elle se heurta à l'autorité d'un homme, qui lui fit perdre cette insolence parfois méchante. En cotoyant de nouvelles civilisations, religions, couleurs de peau et cultures, Maxine perdit sa supériorité de gamine gâtée et son pessimisme, face à plus de pauvreté et de malheur qu'elle même ne connaissait. Avec Timaï, elle perdit sa mauvaise humeur et son habitude de se craquer les os.
Après l'enterrement, elle n'eut plus le courage de changer encore et encore. Trop long, trop fastidieux, et puis sans Timaï, ça ne valait plus le coup. Elle est restée comme ça, avec des dents de travers et un optimisme agréable. Des cheveux blonds cendrés et une aptitude à ne pas pleurer assez étonnante. Avec une furieuse envie de vivre, et un visage à damner un saint. Maxine, quoi.

Opinions politiques: Socialiste convaincue mais pas militante énervée.

Goûts (loisirs etc...): Avant de rencontrer Timaï, Maxine, comme toutes les petites filles de dix ans, écoutait Françoise Hardy, Michel Delpech, France Gall, et surtout, surtout, Claude François. Vers treize ans, elle commence à apprécier Bob Marley et ses copain fumeurs. Puis Timaï la converti au rock & roll, le vrai, le pur, le bon. Elle écoute un peu tout, du coup, danse le rock, le twist et le jerk, et fume des Marlboro light, nouvellement débarquées d'Amérique. Elle regarde Truffaut, Godard, Polanski, Lelouch, Chaplin, Demy et Rivette. Imite aussi bien les hippies Américains que le style sage et discret de Françoise Dorléac, tout en évitant de porter des vêtements sans manches. Aimerait voir la vie en noir et blanc, ou en couleurs de Demy: rose, jaune, bleu... Sa chambre, chez son père, où elle vit, est remplie de livres de théatre, de romans, de vinyls et de bobines de films qu'elle a récupéré pour trois fois rien dans des petits cinémas de quartier. Ionesco y côtoie Racine, Truffaut, Elvis Presley et Jacques Demy. Sur les murs, une affiche de Jules & Jim, une photo de Catherine Deneuve et de sa soeur, une affiche qui programme Janis Joplin en concert, un grand miroir et des photos de sa vie. Maxine vit comme elle peut. Attrappe une habitude comme une maladie et a une nouvelle lubie dès qu'elle regarde un nouveau film. Mais c'est comme ça.

Avatar choisi: Keira Knightley